FILS DE NOTAIRE
On est souvent notaire de père en fils (même si cela n'est plus tout à fait vrai de nos jours) ou de mère en fille ( la profession s'est largement ouverte à la gent féminine ces dernières années.)
Mais deux célébrités n'ont, heureusement pour nous, pas suivi les traces du paternel : Léonard de Vinci et Voltaire.
Le père de Léonard, Pierre de Vinci est un notaire, lui-même fils du notaire Antonio da Vinci,fils de notaire lui aussi et époux de Lucia Zosi fille de notaire.
En 1452 Pierre de Vinci a, d'une maîtresse illégitime et de condition modeste un fils Léonard qui aurait logiquement pu devenir le cinquième notaire de la famille. Mais son père, conscient que l'adolescent a des dispositions pour les arts a l'idée de le mettre en apprentissage dans l'atelier du grand sculpteur florentin Andrea Del Verrochio dont il est d'ailleurs le voisin et l'ami. Orfèvre et peintre en titre des Médicis,Verrochio jouit d'une très grande réputation. Mais la gloire de son jeune élève Léonard éclipsera bientôt la sienne.
Voltaire était lui aussi fils de notaire et son paternel le destinait bien évidemment à cette profession .
En vain car le jeune François-Marie Arouet ne manifestait aucune disposition pour le droit.
Son père, notaire royal, puis payeur des épices à la Chambre des comptes, est en relations professionnelles et personnelles avec l'aristocratie. Il fait donner à ses fils la meilleure éducation possible. Élevé par les jésuites du Collège Louis-le-Grand, le futur écrivain sait qu'il leur doit sa culture classique, son souci de l'élégance et de la précision dans le style et son amour du théâtre. Toute sa vie il demeurera reconnaissant aux pères jésuites de l'éducation qu'il avait reçue d'eux . En revanche, il n'avait pas la moindre gratitude pour son père, homme d'un milieu trop ordinaire aux yeux de Voltaire qui avait des rêves d'aristocratie et se prétendait le fils d'un certain Roquebrune auquel il trouvait plus d'esprit qu'à son père. Après avoir quitté le collège François-Marie s'inscrit à l'école de droit car son père souhaite qu'il devienne notaire tout comme lui. Mais le jeune homme fréquente la société du Temple où il côtoie des membres de la haute noblesse et des lettrés épicuriens et libertins qui le persuadent qu'il n'a rien à voir avec les Arouet et les gens du commun. Furieux de la vie dissipée que mène son cadet, le notaire tente de le caser dans l'étude d'un magistrat parisien. Mais un ancien client d'Arouet, le marquis de Caumartin, lettré et fort riche parvient à convaincre le notaire que son fils est un poète et qu'il doit se résoudre à le laisser embrasser la carrière littéraire.
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